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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/33

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CYBÈLE

choses plus inconcevables les unes que les autres ne s’imposent-elles pas à notre croyance, depuis que l’hypnotisme fait parler de lui et qu’il n’est plus bruit que de ses miracles ! En attendant, le sortilège s’affermissait et le pauvre Marius haletait, la face tournée contre le ciel. Tout à coup le rayon lumineux, tel qu’une pointe d’acier, le pénétra jusqu’au plus profond de son être. Le croirait-on ? C’était Gemma qui maintenant regardait, fixait Marius. Le doux et timide éclat de tantôt était devenu un regard fascinateur et impérieux qui semblait dire : « Viens à moi, je l’ordonne ! »

Comment se fit-il que notre ami perdit subitement le sentiment de sa situation au point que l’étoile ne lui parut plus planer au-dessus de sa tête, mais qu’il la vit au contraire avec épouvante miroitant au fin fond d’un abîme immense ouvert au-dessous de lui ? Toujours est-il que le vertige l’envahissant de plus en plus, il se crut porté au-dessus d’un vide effroyable. Un subit instinct de conservation lui fit même étendre avec une énergie désespérée ses mains crispées qui étreignirent fiévreusement les lames de bois du dossier arrondi qui soutenait sa tête. Pourtant cela n’était-il pas absurde, impossible ? Et la loi des corps graves ? Cette force centripète qui attache, retient au sol les objets terrestres, que devenait-elle donc ?