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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/104

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hara-kiri

— Vous êtes la plus aimable des femmes, conclut Valterre.

Il lui baisa longuement le poignet, et, amenant Taïko, demanda à Juliette la permission de lui présenter un Japonais de ses amis, étudiant en droit. Juliette le regarda avec un grand air très digne. Mais, Valterre ayant ajouté : « C’est le prince Taïko-Fidé, » le grand air se fondit en un délicieux sourire, tandis que les deux jeunes gens échangeaient un regard d’augures qui savent garder leur sérieux.

— Alors, vous vous êtes simplement dérangée pour me voir, reprit le vicomte.

— Et pour m’amuser !… Je viens de passer deux mois assommants dans le Midi.

— Vous vous êtes ennuyée dans le Midi ?

— Affreusement. J’habitais une villa superbe, chez un vieil ami, un Anglais, qui avait le spleen les jours de soleil et ses douleurs les jours de pluie. Et puis des cigales, tout le temps. Je ne connais rien d’aussi agaçant que ce petit animal…

— Comment l’appelez-vous donc, votre vieil ami l’Anglais ?

Sir Horsberry.

— Connais pas… Où diable l’avez-vous rencontré ?

Juliette se mit à rire.

— Il m’a connue par un Guide.