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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/254

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hara-kiri

Mme d’Hautfort, elle poussa une exclamation de surprise :

— Ah ! prince, je suis aux regrets… On a oublié de vous prévenir… la soirée est ajournée… Mais, c’est égal, je vous garde.

Il s’excusa, voulut se retirer.

— Non, non, demeurez, reprit-elle d’un ton décidé. Vous en serez quitte pour faire un mauvais dîner… J’attends les Lomérie, que vous connaissez…

La baronne, sévèrement vêtue d’ordinaire, avait ce soir là une robe claire, bordée de malines, moulant son buste de femme de trente ans. Le col, légèrement ouvert, laissait voir un médaillon qui mettait les feux de ses brillants sur la peau mate, un peu brune.

Fidé ne put s’empêcher de trouver étrange cette aventure, Valterre et quelques autres employaient, en parlant de la jeune veuve, des sous-entendus mystérieux. Devant le prince, une fois, on prononçait à son sujet les mots de corruption savante, raffinements de blasée. Mais c’étaient là propos de viveurs, ne respectant personne et au contraire, la baronne, amie intime de l’irréprochable duchesse de Maubourg, auxiliaire importante du vénérable Père Boussu, était universellement estimée dans le faubourg.

Mme d’Hautfort, très gracieusement, avait fait asseoir le prince sur une causeuse et babillait,