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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/255

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hara-kiri

pleine d’enjouement, inventant mille sujets de conversation. Jamais Fidé ne l’avait vue ainsi. Tout à coup, on annonça Mlle de Maubourg. Une vive contrariété se peignit sur le visage de la baronne, en même temps qu’elle se précipitait vers la porte et embrassait Solange qui entrait avec Mlle de Kartynn en criant gaîment :

— Bonjour Herminie. Maman m’envoie te demander à dîner, sans façon. Elle est partie avec les Lomérie et elle a peur que je ne m’ennuie. Tu…

Solange n’acheva pas. Elle venait d’apercevoir le prince, et, devenue toute pâle, elle se taisait. Il s’avança alors et salua. Mlle d’Hautfort avait repris sa gravité froide. Elle expliqua la présence de Fidé. Elle était heureuse de la bonne idée de Solange, d’autant plus qu’elle comptait sur les Lomérie.

— Tiens, je suis étonnée qu’ils t’aient promis, dit la jeune fille. Depuis quinze jours leur départ est arrêté.

Il ne fut plus question des Lomérie Le dîner — un petit repas exquis admirablement entendu — s’écoula, très mélancolique : dans l’esprit des quatre convives, des pensées secrètes s’agitaient derrière la conversation banale. Mme d’Hautfort faisait des frais d’amabilité, un peu contrainte. La bonne institutrice racontait des anecdotes. Solange et Fidé osaient à peine se regarder. La