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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/260

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hara-kiri

Mlle de Maubourg répondit. Certes, cela valait mieux et c’était d’ailleurs leur intention commune. Mais la démarche de Fidé paraîtrait peut-être étrange, venant sans préparation. Elle préférait, quoiqu’elle tremblât de crainte par avance, avouer d’abord son amour à la duchesse.

Mme de Maubourg était avec le père Boussu, de la Compagnie de Jésus, lorsque sa fille lui fit demander la faveur d’une entrevue particulière. Elle ordonna de faire entrer, étonnée de cette circonstance inattendue. Solange, quoique un peu gênée par la présence du jésuite, s’avança d’un pas ferme au milieu de la solennité du salon d’apparat :

— J’aurais quelque chose de particulier à vous dire, madame.

La duchesse, retenant, d’un coup d’œil le Père qui s’était levé, répondit à Solange qu’elle pouvait parler.

La jeune fille avait trop conscience de la gravité de son aveu, pour que la présence d’un tiers pût la faire hésiter longtemps. Lentement, le regard fièrement levé, elle révéla son amour pour le prince Taïko-Fidé.

Mlle de Maubourg demeura un instant stupéfaite, confondue. Puis elle haussa dédaigneusement les épaules :

— Je pense que vous êtes folle, dit-elle.