Aller au contenu

Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/426

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
417
hara-kiri

» Nous nous séparons, et le lendemain il m’envoie ses témoins. Comme il était le giflé, il choisit l’épée. Alors, tu comprends, pour me rattraper, je demande à fixer l’heure… On discute longtemps là-dessus. Baderre voulait, que le duel ait lieu le matin, parce que, le soir, il a ses plaisirs. J’ai refusé.

— « Monsieur Baderre a ses plaisirs, ai-je répliqué. Moi j’ai mon travail et je ne suis pas disposé à le sacrifier. N’est-ce pas juste ?

» Enfin, ça s’est arrangé. Puis, il y a eu d’autres zizanies, qui ont duré jusqu’à ce soir. Baderre connaissait un jardin, à Meudon… où il y a : Propriété à louer… Je l’ai vu, ce jardin… Il était trop petit. J’en ai proposé un autre plus grand… Vous saisissez… plus de place pour rompre… C’est pour l’un comme pour l’autre.

» Les témoins ont compris. Ils ont voté pour la plus grande étendue.

» Maintenant, c’est décidé pour demain matin ! Seulement, tu entends, je prends mes précautions. Je me suis fait préparer un cordial. C’est un mélange d’alcool pour combattre le froid, et d’ammoniaque pour empêcher l’alcool de m’enivrer… J’irai en voiture, avec un manchon. Il faut avoir les mains libres… car si le sang se coagulait… Ce paquet — il montrait un papier. ficelé qu’il portait sous son bras — ce sont des bottes dont j’ai fait enlever les talons afin de