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Page:Alma - L'aviateur inconnu, 1931.pdf/101

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L’AVIATEUR INCONNU

charmant, ce que vous avez fait ! Il n’y a que les Fran­çais pour se lancer dans les galanteries héroïques !

— Que voulez-vous ! répondit Jean-Louis, nous n’avons plus la ressource de partir pour la croisade, ni de lutter dans un tournoi en l’honneur d’une belle, ni de parcourir le monde, comme Don Quichotte, en exaltant les mérites de notre Dulcinée… Il faut bien être modernes !

— Croyez-vous l’être tant que cela ? murmura Flossie ; je suis bien sûre que si l’oncle Tristan vous entendait, il s’empresserait de citer l’histoire de Persée enfourchant l’hypogriffe pour délivrer Andromède. En somme, c’est à peu près ce que vous avez accompli !

— Avec cette différence qu’Andromède est toujours enchaînée et que je n’ai pas encore détruit le monstre marin qui la surveille… Ce qu’à Dieu ne plaise, conclut-il, car enfin, ce brave homme de monstre est mon futur beau-père !

La jolie tante d’Elvire lui posa cette question :

— Vous ne songez plus, je suppose, à troubler désormais les nuits de Pourville ? Il est temps de mettre fin à votre persécution… À propos, que je vous félicite, vous en avez de l’imagination pour varier vos messages !

— Je dois beaucoup, avoua Jean-Louis, à la collabora­tion de Jarcé !

— Tiens ! tiens ! vous avez participé à cette mauvaise action, capitaine ! Et c’est sans doute pour vous repaître de notre confusion, que vous avez poussé la hardiesse jusqu’à venir nous lorgner au Casino !

— Oh ! vous lorgner, mademoiselle… vous voir, rectifia Henri. Écoutez donc, je commençais à en avoir assez, moi, d’entendre parler sans cesse d’Elvire Bergemont et de vous-même… J’ai tenu à connaître les personnes avec les­ quelles je me mesurais !

— Bref, le calme va renaître ! répéta Flossie.

— Mais ce n’est pas du tout certain ! L’Aviateur inconnu n’a pas fini d’étonner les populations !

Flossie protesta énergiquement.

— Non pas, non pas, cher M. Vernal, il faut à présent vous fier à mon intervention. Mon beau-frère Bergemont cadet a juré de ne donner Elvire qu’à un homme volant. De son côté, Elvire a juré de ne jamais s’unir à un aviateur. Vous avez manœuvré de telle sorte — et je vous en fais