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Page:Améro - Les aventuriers de la mer.pdf/306

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LES AVENTURIERS DE LA MER


pour prendre le traîneau. On voit que les difficultés de la marche commençaient tout de suite, malgré de minutieuses précautions prises par le commandant pour tout régler.

Un moment après, de Long se trouva arrêté par une crevasse qui venait de s’ouvrir dans la glace et le séparait du gros de sa colonne. Pour traverser, il fallait amener au bord de l’eau qui remplissait la


Faubourgs de San Francisco.
crevasse les canots et les traîneaux demeurés en arrière et les placer sur de grands glaçons destinés à servir de radeaux.

Les traîneaux, beaucoup trop chargés, eurent bientôt des patins hors de service. Afin de remédier à tous les fâcheux contre-temps, on dut transporter les canots et les provisions d’une étape à l’autre en six tournées consécutives. Avec ces retours en arrière, un va-et-vient perpétuel, la courageuse petite troupe n’avançait guère. Ainsi que le nota de Long, à aucune époque de l’année une marche à travers l’océan polaire n’est plus pénible qu’en été. En hiver et au printemps, le froid est certes difficile à supporter, mais le temps est sec.

Dans cette marche entreprise avec le jour sans fin de l’été, les hommes enfonçaient dans la neige à demi fondue ; il fallait dépenser beaucoup de