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LES AVENTURIERS DE LA MER


nous, où l’on a cru que c’était l’équipage du Proteus qui avait été réduit aux extrémités douloureuses dont nous venons de retracer le tableau.

Des faits de même genre ont dû se produire dans plus d’une de ces nombreuses expéditions au pôle nord, celles dont on n’a jamais eu de nouvelles et celles dont on a connu les dramatiques péripéties. Nous ne rappellerons que les circonstances relatives aux navires le Mignon et la

Rue de la Californie à San-Francisco.

Trinité, partis à la découverte de passages au nord, en 1536. Henri VIII d’Angleterre avait contribué à leur armement, et plusieurs personnes de distinction avaient pris place à bord. Les navires touchèrent d’abord au cap Breton, puis à l’île des Pingouins, où l’on fut obligé de manger de la chair d’ours. Il paraît que la plus grande imprévoyance avait présidé aux préparatifs de cette expédition ; car à peine eut-on abordé à Terre-Neuve, qu’on s’aperçut que les provisions étaient épuisées, et les équipages se trouvèrent dans la position la plus cruelle.

Un des personnages embarqués sur le Mignon a raconté des scènes navrantes sur ce séjour à Terre-Neuve où, faute de vivres, ces malheureux, naufragés véritables, demeuraient comme emprisonnés.

La famine augmentait chaque jour parmi eux ; ils étaient réduits à chercher de rares herbes et des racines dans ce désert pour apaiser la faim qui les torturait et qui bientôt se changea en un délire voisin de la