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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/344

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tousiours tenu et entendoit tenir le party de l’esglize catholique et romaine. » Lors de la cérémonie, les catholiques témoignèrent par leurs acclamations bruyantes combien cette élection leur était agréable.

On pense bien que le peuple, si ardent contre la réforme, n’aurait pas souffert que l’on donnât à des religionnaires un privilége qui, il faut le reconnaître, devait en effet, par sa nature, être réservé à des enfans de l’église. Ce qui arriva, cinq ans après, le montre assez.


1570. Mouvement populaire à l’occasion de l’élection d’un prisonnier soupçonné de protestantisme.

En 1570, le jour de l’Ascension, il y eut beaucoup d’agitation dans la ville pendant que le parlement délibérait sur le sort du prisonnier demandé par le chapitre pour lever la fierte. Ce prisonnier était Claude Goubert, dit Filleul, de la paroisse de Montville, près Rouen, « coupable de plusieurs crimes, meurdres et pilleries. » L’année précédente, accompagné de quelques gentilshommes et de plusieurs domestiques du baron de Clères, il s’était rendu à Préaux pour aider les sieurs De Braque et De Dranville à tirer vengeance d’insultes qu’ils prétendaient avoir reçues dans ce village. Lui et ses dix complices, armés d’épées, de dagues et de poignards, s’étaient rués à l’improviste sur des villageois qui « estoient en table où ilz prenoient leur réfection. » Ils avaient frappé et blessé ces malheureux qui « estoient sans verges, bastons, ny défense. » Plusieurs étaient restés sur la place ; un prêtre avait