Au viiie siècle, c’est-à-dire dans celui qui suivit immédiatement la mort de saint Romain, arrivée en 638, il parut une vie du saint prélat, écrite en vers latins, ou, pour parler comme les auteurs de l’Histoire littéraire de la France, « en prose mise en mesures. » . Elle avait été composée d’après une vie en prose latine, plus ancienne encore. Au xe siècle, Hugues III, archevêque de Rouen, ayant su que Gérard, doyen de Saint-Médard de Soissons, possédait ces deux vies du saint pontife son prédécesseur, écrivit à ce religieux une lettre pressante, pour le prier de les lui confier. Le manuscrit de celle en prose étant dans un état de vétusté et de dépérissement qui ne permettait pas de le déplacer sans danger, Gérard aima mieux rédiger lui-même, tant d’après la vie en vers que d’après celle en prose, une troisième vie du saint qu’il dédia et envoya à Hugues III. Il lui adressa, en même tems, le manuscrit original de la vie en vers, « afin, lui disait-il, que tout le monde puisse voir que je n’ai rien inventé, rien écrit de mensonger[1]. »
Les doctes bénédictins Dom Martène et Dom Durand découvrirent, en 1717, et publièrent[2] la