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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/431

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son ancien page, et avait payé sa rançon. « Depuis iceluy temps, Péhu estoit retourné chez son premier maistre et luy avoit tousiours faict service. » Péhu lui devait tout ; ce fut lui que le marquis chargea d’aller à Rouen se constituer prisonnier, et solliciter, pour lui et pour tous ses complices, le privilège de la fierte. Claude Péhu, lui aussi, avait à produire des titres qui, à cette époque, étaient d’un grand poids. Mais il avait, comme D’Alègre, servi sous le roi de Navarre, hérétique, à l’encontre des catholicques ; par là il avait encouru l’excommunication et les censures de l’église : il fallait d’abord se purifier de ces souillures. Avant donc de se faire écrouer dans les prisons, il alla à l’archevêché, se présenter à monseigneur Jehan de Lesselie, évesque de Rosse, suffragant de l’archevêque, subdélègué du cardinal de Plaisance, légat du saint-siège, envoyé à Rouen par la cour de Rome pour y perpétuer, s’il était possible, l’esprit de la ligue. Admis en présence du prélat, Péhu « demanda, en toute humilité, pardon à Dieu et à l’esglise, et supplia le subdélégué du saint-père de luy donner l’absolution, soy submettant à telle pénitence que cet ecclésiastique adviseroit bien estre, avec protestation de n’adhérer jamays au dict roy de Navarre, ses fauteurs et adhérens, ne porter les armes, ny favoriser, en façon quelconque les hérétiques, ains vivre en l’unyon