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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/590

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admis à lever la fierte, eût été écroué dans les prisons avant l’insinuation du privilége. L’écrou de Raulin Dubusc n’étant point produit, on en devait conclure qu’il ne s’était constitué prisonnier que depuis l’insinuation ; il ne pouvait, conséquemment, être admis à lever la fierte. Il invita le chapitre à procéder à une nouvelle élection, en lui donnant l’assurance que le parlement attendrait son second cartel. Les chanoines députés répondirent que l’élection du chapitre ayant été faite selon les formes ordinaires et observées de tems immémorial, « avec la candeur et la bonne foi requises en telle élection », on ne pouvait exiger qu’ils procédassent à un nouveau choix. L’affaire étant d’importance, ils demandèrent instamment que les avis de MM. du parlement fussent recueillis de nouveau, espérant que les explications qu’ils venaient d’entendre les auraient satisfaits. La cour y consentit, et la conjecture du chapitre se trouva vraie ; car bientôt on fit venir enfin Raulin Dubusc, qui fut interrogé sur la sellette. A huit heures et demie du soir, tut prononce un arrêt qui ordonnait que ce prisonnier serait délivré au chapitre, pour jouir du privilège, mais pour la cérémonie du jour seulement. La procession partit de Notre-Dame à plus de neuf heures du soir. Raulin Dubosc leva la fierte à la Vieille-Tour, et l’apporta jusque sur le maître autel du chœur. Alors, sur le bruit qui courut