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Page:Amaury-Duval - L’Atelier d’Ingres.djvu/15

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L’ATELIER D’INGRES.

En effet, la séance allait commencer. Les membres de l’Institut entraient par les deux portes latérales au bureau, et M. Varcollier me fit remarquer un petit homme au teint bruni de Méridional, les cheveux noirs séparés sur le front, l’œil vif et brillant. Il portait la tête haute, avec un certain air assuré et fier que se donnent quelquefois les gens timides. Il s’assit et serra la main de son voisin, en jetant un regard sur l’assemblée… Pas un de ses mouvements ne m’échappait.

M. Varcollier n’avait pas eu de peine à me convertir. Avant tout, j’avais une grande confiance dans son jugement ; et puis le récit qu’il me fit pendant la séance de la vie de cet homme, ce qu’il me dit de son courage, de sa persévérance au milieu des privations de toutes sortes, de sa foi enfin, me toucha si profondément qu’il ne s’agissait plus que de prévenir mon père de ne pas m’engager avec M. Gros. Je pensai que j’aurais le temps après la séance, et me mis à écouter distraitement ce qui se passait autour de moi.

M. Gros présidait, et le programme de la séance était ainsi composé :

1° Éloge historique de Girodet-Trioson, par M. Quatremère de Quincy ;

2° Rapport sur les ouvrages des pensionnaires à Rome, par M. Garnier ;