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Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/105

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Par les routes de la richesse
Ou par les chemins du plaisir,
Par les sentiers de la sagesse,
Ils vont, ils vont pour te saisir.

Toujours plus ardents à poursuivre,
La perle rare et de grand prix,
La plupart, en cessant de vivre,
Pensent encor t’avoir surpris.

Insensés ! fouillez bien la terre,
La perle était dans votre cœur ?
Trésor qu’entoure un saint mystère,
Perle, qu’est-tu donc ?… Le bonheur.

Pour le mortel comme pour l’ange,
Soit dans ce monde soit aux cieux,
Le bonheur est toujours étrange,
C’est son signe mystérieux.

Dans sa lumière Dieu se voile,
L’allégresse étourdit le cœur ;
Il faut la nuit pour voir l’étoile,
Les larmes pour voir le bonheur.