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Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/78

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Dans le sépulcre où vont les cités mortes,
Tu vas, dit-on, cité de nos aïeux ;
Oui, l’ennemi, Genève, est à tes portes !
Debout, patrie, et réveille tes dieux !
Tout n’est pas dit : la pierre de la tombe
N’a pas encor sur toi scellé la mort :
Sur le déluge a passé la colombe….
Du Genevois le cœur palpite encor.

Il est toujours sur cette vieille terre
Des fronts brillant d’honneur et de fierté ;
De nobles cœurs que rien de vil n’altère,
Que rien de grand n’a jamais déserté.
Rien n’est perdu : Dieu nous laisse une chance :
On peut dompter ou détourner le sort.
Jurons de vivre ! amis, bonne espérance !
Du Genevois le cœur palpite encor.

Berlin, 1846.