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Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/231

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écrirai des libelles pour les filles de théâtre, de cette même main qui illustrait de notes très amples les traités alchimiques de Zozime le Panopolitain.

— Écoutez-moi, l’abbé, dit M. d’Anquetil, j’ai un ami qui nous cachera dans sa terre tout le temps qu’il faudra. Il habite, à quatre lieues de Lyon, une campagne horrible et sauvage, où l’on ne voit que des peupliers, de l’herbe et des bois. C’est là qu’il faut aller. Nous y attendrons que l’orage passe. Nous chasserons. Mais il faut trouver au plus vite une chaise de poste, ou, pour mieux dire, une berline.

— Pour cela, monsieur, dit l’abbé, j’ai votre affaire. L’hôtel du Cheval-Rouge, au rond-point des Bergères, vous fournira de bons chevaux et toutes sortes de voitures. J’en ai connu l’hôte au temps où j’étais secrétaire de madame de Saint-Ernest. Il était enclin à obliger les gens de qualité ; je crois bien qu’il est mort, mais il doit avoir un fils tout semblable à lui. Avez-vous de l’argent ?

— J’en ai sur moi une assez grosse somme, dit M. d’Anquetil. C’est ce dont je me réjouis ; car je ne puis songer à rentrer chez moi, où les exempts ne manqueront pas de me chercher pour me conduire au Châtelet. J’ai ou-