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Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/74

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Cependant nous montâmes, à la suite du vieux valet, les degrés disjoints du perron.

— Hélas ! me dit l’abbé dans le creux de l’oreille, je commence à regretter la rôtisserie de monsieur votre père, où nous mangions de bons morceaux en expliquant Quintilien.

Après avoir gravi le premier étage d’un large escalier de pierre, nous fûmes introduits dans un salon, où M. d’Astarac était occupé à écrire près d’un grand feu, au milieu de cercueils égyptiens, de forme humaine, qui dressaient contre les murs leur gaine peinte de figures sacrées et leur face d’or, aux longs yeux luisants.

M. d’Astarac nous invita poliment à nous asseoir et dit :

— Messieurs, je vous attendais. Et puisque vous voulez bien tous deux m’accorder la faveur d’être à moi, je vous prie de considérer cette maison comme vôtre. Vous y serez occupés à traduire des textes grecs que j’ai rapportés d’Égypte. Je ne doute point que vous ne mettiez tout votre zèle à accomplir ce travail quand vous saurez qu’il se rapporte à l’œuvre que j’ai entreprise et qui est de retrouver la science perdue, par laquelle l’homme sera rétabli dans sa première puissance sur les éléments.