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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/108

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sainctes de la cité et republicque. Ains les dicts Trublions crioient toujours et ne sçavoient rien entendre, pour ce que avare nature les avoit desnuez d’entendement.

» Nourrissoient les Trublions grande haine des nations estranges. Et au seul nom des dictes nations ou peuples les œils leur sortaient hors de la teste, à la mode des écrevisses de mer, très horriblement, et faisoient grands tours de bras comme aisles de moulins, et n’estoit emmi eux clerc de tabellion ou apprentif chaircuitier qui ne voulust envoyer cartel à ung roi ou reine ou empereur de quelque grand pays, et le moindre bonnetier ou cabaretier faisoit mine à tout moment de partir en guerre. Ains finalement demeurait en sa chambre.

» Et, comme est véritable que de tout temps les fols, plus nombreux que les saiges, marchent au bruit des vaines cymbales, les gens de petit sçavoir et entendement (de ceulx-là il s’en treuve beaucoup tant par-mi