Aller au contenu

Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aux vieux mots la jeunesse et la nouveauté. Aussi le sens en coulait-il clair et limpide pour M. Goubin, qui fit cette remarque :

— Ce qui me plaît dans ce morceau c’est la langue. Elle est naïve.

— Croyez-vous ? dit M. Bergeret.

Et il reprit sa lecture.


« Et disoient les Trublions que ils défendoient les coronels et souldards de la cité et républicque, ce qui estoit gaberie et dérision, car les coronels et souldards qui sont armés à force de cannes à feu, mousquetterie, artillerie et autres engins très terribles ont emploi deffendre les citoyens, et non soy estre deffendus par les citoyens inarmés, et que il estoit impossible de imaginer qu’il fust dans la ville assez fols gens pour attaquer leurs propres deffenseurs, et que les prud’hommes opposez aux Trublions demandaient tant seulement que les coronels demourassent honorablement soubmis aux lois tant augustes et