Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/130

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s’assurer que le Roi ferait son entrée à Paris dans un carrosse traîné par six chevaux blancs.

— Un jour de l’été dernier, poursuivit M. de Terremondre, comme je passais par la rue Lafayette, je trouvai toutes les voitures arrêtées, des agents formés çà et là en bouquets et des piétons plantés en bordure sur le trottoir. Un brave homme, à qui je demandai ce que cela voulait dire, me répondit gravement qu’on attendait depuis une heure le Président, qui rentrait à l’Élysée après une visite à Saint-Denis. J’observai les badauds respectueux et ces bourgeois qui, attentifs et tranquilles dans leur fiacre au repos, un petit paquet à la main, manquaient le train avec déférence. Je fus heureux de constater que tous ces gens-là se formaient docilement aux mœurs de la royauté, et que le Parisien était prêt à recevoir son souverain.

— La ville de Paris n’est plus du tout républicaine. Tout va bien, dit Joseph Lacrisse.