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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/289

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penseur, mais ils vénèrent et chérissent la moinerie qui s’enrichit à vendre des miracles et qui rédige des papiers séditieux, injurieux et calomniateurs. Et vous savez si une telle moinerie pullule en ce pays et le dévore !

» Jean Coq et Jean Mouton sont patriotes. Vous pensez l’être aussi et vous vous sentez attaché à votre pays par les forces invincibles et douces du sentiment et de la raison. Mais c’est une erreur, et si vous souhaitez de vivre en paix avec l’univers, vous êtes un complice de l’étranger. Jean Coq et Jean Mouton vous le prouveront bien en vous assommant à coups de matraque, au cri de guerre : « La France aux Français ! » Et ce sera bien fait pour vous. « La France aux Français », c’est la devise de Jean Coq et de Jean Mouton ; et comme évidemment ces trois mots rendent un compte exact de la situation d’un grand peuple au milieu des autres peuples, expriment les conditions