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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/300

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pourrait vous être profitable. Ne serait-ce que l’emprunt du sacre… Le Roi aurait fait un emprunt peu après son avènement, car il aurait eu besoin d’argent pour régner, ce cher prince. Il y avait gros à gagner pour moi, dans cette affaire-là. Mais vous, un avocat, qu’est-ce que vous auriez gagné à la restauration ? Une préfecture ? La belle affaire ! Vous pouvez avoir beaucoup mieux comme royaliste dans la République. Vous parlez très bien… Ne vous en défendez pas. Vous parlez avec facilité, avec élégance. Vous êtes un des vingt-cinq ou trente membres du jeune barreau que le nationalisme a mis en vue. Vous pouvez m’en croire, je ne vous flatte pas. Un homme qui parle a tout à gagner à ce que le Roi ne revienne pas. Philippe à l’Élysée, vous êtes mis en devoir d’administrer, de gouverner. On s’use vite à ce métier. Vous prenez les intérêts du peuple, vous mécontentez le Roi, il vous chasse. Vous êtes dévoué au Roi, le public murmure, et