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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/345

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dussé-je sauter avec. Mais la vôtre, monsieur Lacrisse, je me ferais tuer pour elle… » Sans doute il y a un terrain d’entente. « Groupons-nous autour du drapeau… Ne laissons pas attaquer l’armée… Sus aux traîtres qui, soudoyés par l’étranger, travaillent à énerver la défense nationale… » Ça, c’est un terrain.

— Il y a aussi l’antisémitisme, dit Henri Léon.

— L’antisémitisme, répondit Joseph Lacrisse, réussit très bien aux Grandes-Écuries, parce qu’il y a dans le quartier beaucoup de juifs riches qui font campagne avec nous.

— Et la campagne antimaçonnique ! s’écria Jacques de Cadde, qui était pieux.

— Nous sommerions d’accord aux Grandes-Écuries pour combattre les francs-maçons, répondit Joseph Lacrisse. Ceux qui vont à la messe leur reprochent de n’être pas catholiques. Les socialistes nationalistes