Aller au contenu

Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

procèdent tous exactement de même. Tous donnent un signe. Jeanne, quand on l’arma, envoya chercher à Notre-Dame de Fierbois une épée marquée de cinq croix qui s’y trouvait effectivement. Et l’on conta depuis que cette arme était scellée dans le mur de l’église.

Yves Nicolazic apporta, lui aussi, un signe de ce genre. Conduit par un cierge que tenait une main invisible, le bonhomme descendit dans un fossé, gratta la terre et en tira une statue de bois représentant sainte Anne. Le lieu où cette image fut trouvée se nommait Ker-Anna, et il est possible, comme le nom semble l’indiquer, que ce fut l’emplacement d’une chapelle consacrée à la mère de la Vierge. Mais que cette chapelle eût été ruinée depuis neuf cent vingt-quatre ans et six mois, comme le disait la dame blanche, c’est ce qu’il n’est pas possible de croire. Au VIIe siècle, ni sainte Anne ni sa fille n’avaient de sanctuaires ni d’images. Et, si cette dame blanche était sainte Anne elle-même, il faut bien admettre que sainte Anne ignorait sa propre iconographie. Cette difficulté n’embarrasse pas les Bretons que je vois au Pardon.

Sainte Anne tant glorifiée dans Auray et dont l’image porte cette couronne fermée que l’art re-