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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/107

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les maisons des riches ; leurs enfants tendent la main aux passants dans les bosquets d’Egérie. Comme tu l’as dit, Gallion, ennemis du genre humain et d’eux-mêmes, ils fomentent sans cesse la sédition. Il y a quelques années, les partisans d’un certains Chrestus ou Cherestus, soulevèrent parmi les Juifs de sanglantes émeutes. La porta Portese fut mise à feu et à sang, et César, en dépit de sa longanimité, dut sévir. Il chassa de Rome les plus séditieux.

— Je le sais, dit Gallion. Plusieurs de ces bannis vinrent habiter Kenchrées, entre autres un Juif et une Juive du Pont qui y vivent encore et y exercent quelque humble métier. Ils tissent, je crois, les grossières étoffes de Cilicie. Je n’ai rien appris de remarquable sur les partisans de Chrestus. Quant à Chrestus lui-même, j’ignore ce qu’il est devenu et s’il vit encore.

— Je l’ignore comme toi, Gallion, reprit Lucius Cassius, et nul ne le saura jamais.