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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/108

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Ces êtres vils ne parviennent pas même à la célébrité du crime. D’ailleurs, il y a tant d’esclaves du nom de Chrestus qu’il serait malaisé d’en discerner un dans cette multitude.

» Mais c’est peu que les Juifs soulèvent des tumultes dans ces bouges où leur nombre et leur infimité les dérobent à toute surveillance. Ils se répandent par la Ville, ils s’insinuent dans les familles et partout ils jettent le trouble. Ils vont crier dans le Forum pour le compte des agitateurs qui les payent, et ces méprisables étrangers excitent les citoyens à se haïr entre eux. Nous avons trop longtemps souffert leur présence dans les assemblées populaires, et ce n’est pas d’aujourd’hui que les orateurs évitent de parler contre le sentiment de ces misérables, de peur des outrages. Entêtés à se soumettre à leur loi barbare, ils veulent y soumettre les autres, et ils trouvent des adeptes parmi les Asiatiques et même parmi les Grecs. Et, chose à peine croyable, pourtant certaine,