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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/115

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l’Esquilin, envoie ses beaux esclaves aux thermes, elle les oblige à mettre un caleçon, enviant à tout le monde jusqu’à la vue de ce qui lui est le plus cher en eux. Par Pollux ! elle sera cause qu’on les croira Juifs, soupçon outrageant, même pour un esclave.

Lucius Cassius reprit d’une âme irritée :

— J’ignore si la démence juive gagnera le monde entier. Mais c’est trop que cette folie se propage parmi les ignorants, c’est trop qu’on la souffre dans l’Empire, c’est trop qu’on laisse subsister cette race fétide, descendue à toutes les hontes, absurde et sordide dans ses mœurs, impie et scélérate dans ses lois, en exécration aux dieux immortels. Le Syrien obscène corrompt la Ville de Rome. Cette humiliation est la peine de nos crimes. Nous avons méprisé les anciens usages et les bonnes disciplines des ancêtres. Ces maîtres de la terre, qui nous l’ont soumise, nous ne les servons plus. Qui