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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/117

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statue de la Victoire a lâché les rênes de son char.

— Les habitants des palais célestes, dit Marcus Lollius, ont d’étranges façons de se faire entendre. S’il veulent un peu plus de graisse et d’encens, qu’ils le disent clairement au lieu de s’exprimer par le tonnerre, les nuages, les corneilles, les bœufs, les statues d’airain et les enfants à deux têtes. Reconnais aussi, Lucius, qu’ils ont trop beau jeu à nous présager des malheurs, puisque, selon le cours naturel des choses, il n’y a pas de jour qui n’amène une infortune privée ou publique.

Mais Gallion semblait touché des douleurs de Cassius.

— Claudius, dit-il, Claudius, bien qu’il dorme toujours, s’est ému d’un si grand péril. Il s’est plaint au Sénat du mépris où étaient tombés les anciens usages. Effrayé du progrès des superstitions étrangères, le Sénat, sur son avis, a rétabli les aruspices.