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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/177

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la splendeur des églises et la pompe papale, tout offusquerait ses yeux clignotants. A Londres, à Paris, à Genève, il chercherait en vain des disciples. Il ne comprendrait ni les catholiques ni les réformés qui citent à l’envi ses épitres vraies ou supposées. Il ne comprendrait pas mieux les esprits affranchis de tout dogme, qui fondent leur opinion sur les deux forces qu’il méprisait et haïssait le plus : la science et la raison. En voyant que le fils de l’homme n’est pas venu, il déchirerait ses vêtements et se couvrirait de cendre.

Hippolyte Dufresne intervint :

— Sans doute, dit-il, saint Paul à Paris ou à Rome serait comme un hibou au soleil. Il ne s’y trouverait pas plus en état de communiquer avec les Européens cultivés qu’un Bédouin du désert. Il ne se reconnaîtrait pas chez un évêque et il n’y serait pas reconnu. Descendu chez un pasteur suisse, nourri de ses écrits, il le surprendrait par