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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/185

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sur tous les dieux de Rome, de la Grèce, de l’Asie et de l’Égypte. Jésus ne fut en somme qu’un nabi et le dernier des prophètes d’Israël. On ne sait rien de lui. Nous ne connaissons ni sa vie ni sa mort, car les évangélistes ne sont nullement des biographes. Et les idées morales qui ont été mises sous son nom proviennent en réalité de la foule des illuminés qui prophétisaient au temps des Hérodes.

Ce qu’on appelle le triomphe du christianisme est plus exactement le triomphe du judaïsme, et c’est Israël a qui échut le singulier privilège de donner un dieu au monde. Il faut reconnaître que Iaveh méritait, à bien des égards, son élévation subite. C’était, quand il parvint à l’empire, le meilleur des dieux. Il avait bien mal commencé. On peut dire de lui que les historiens disent d’Auguste, qu’il s’adoucit avec l’àge. A l’époque où les Israélites s’établirent dans la terre promise, Iaveh était stupide, féroce, ignare, cruel, grossier,