Aller au contenu

Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

visiteront, disant : « Montons à la montagne d’Iaveh, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la parole d’Iaveh. Il jugera entre les nations ; il jugera entre les peuples innombrables. De leurs épées ils forgeront des hoyaux et de leurs lances des faucilles. Alors le loup habitera avec l’agneau. Le lionceau et les brebis seront ensemble et un petit enfant les conduira… » Dans l’Empire romain, le dieu des Juifs travaillait à la conquête des classes laborieuses et à la révolution sociale. Il s’adressait aux malheureux. Or, au temps de Tibère et de Claude, il y avait dans l’Empire infiniment plus de malheureux que d’heureux. Il y avait des multitudes d’esclaves. Un seul homme en possédait jusqu’à dix mille. Ces esclaves étaient pour la plupart tout à fait misérables. Ni Jupiter ni Junon ni les Dioscures