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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/197

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aux animaux, aux hommes terrestres. L’évolution de la vie y est identique à l’évolution de la vie sur notre globe. En conséquence, pensait le vieux prisonnier, il est, il fut, il sera, par l’espace, des myriades de Monts-Saint-Michel, contenant chacun un Blanqui.

— Nous ne savons pas grand’chose des mondes dont les soleils brillent sur nos nuits, reprit Langelier. Nous voyons pourtant que, soumis aux mêmes lois mécaniques et chimiques, ils diffèrent du nôtre et diffèrent entre eux d’étendue et de forme et que les substances qui s’y brûlent ne sont pas réparties entre tous dans les mêmes proportions. Ces différences en doivent produire une infinité d’autres que nous ne soupçonnons pas. Il suffit d’un caillou pour changer le sort d’un empire. Mais qui sait ? Peut-être, monsieur Goubin, multiple et disséminé dans des myriades de mondes, essuya, essuie, essuiera éternellement et infiniment les verres de son lorgnon.