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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/198

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Joséphin Leclerc ne laissa pas ses amis s’étendre davantage en rêveries astronomiques.

— Je trouve, comme monsieur Goubin, dit-il, que tout cela serait désolant, si ce n’était trop loin de nous pour nous toucher. Ce qui nous intéresse vivement, ce que nous serions curieux de connaître, c’est le sort de ceux qui viendront tout de suite après nous en ce monde.

— Sans doute, dit Langelier, la succession des univers ne nous inspire qu’un morne étonnement. Nous embrasserions d’un regard plus fraternel et plus ami l’avenir de la civilisation et la destinée prochaine de nos semblables. Plus l’avenir est prochain, plus nous en sommes émus. Par malheur, les sciences morales et politiques sont inexactes et pleines d’incertitude. De l’évolution humaine elles connaissent mal les développements déjà accomplis, et ne peuvent donc pas nous instruire très sûrement des développements