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Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/219

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jardiniers pleins d’expérience, marchands habiles et probes, ils vivaient heureux, grâce à leurs méthodes d’échange et à leurs vastes associations de crédit. Satisfaits de leur science subtile, de leur politesse exquise, de leur piété tout humaine et de leur immuable sagesse, ils n’étaient pas curieux, sans doute, de connaître la manière de vivre et de penser de ces hommes blancs, venus du pays de César. Et peut-être que les ambassadeurs d’An-Thoun leur parurent un peu grossiers et barbares.

Les deux grandes civilisations, la jaune et la blanche, continuèrent à s’ignorer jusqu’au jour où les Portugais, ayant doublé le cap de Bonne Espérance, allèrent commercer à Macao. Les marchands et les missionnaires chrétiens s’établirent en Chine et s’y livrèrent à toutes sortes de violences et de rapines. Les Chinois les enduraient en hommes habitués aux ouvrages de patience et merveilleusement capables de supporter