du socialisme, mais je ne le crains pas. Le collectivisme au pouvoir serait tout autre chose qu’on ne s’imagine. Qui donc a dit, reportant sa pensée au temps de Constantin et des premières victoires de l’Église : « Le christianisme triomphe. Mais il triomphe aux conditions imposées par la vie à tous les partis politiques et religieux. Tous, quels qu’ils soient, ils se transforment si complètement dans la lutte, qu’après la victoire, il ne leur reste d’eux-mêmes que leur nom et quelques symboles de leur pensée perdue. »
— Faut-il donc renoncer à connaître l’avenir ? demanda M. Goubin.
Mais Giacomo Boni, qui en creusant quelques pieds de terre était descendu de l’époque actuelle à l’âge de la pierre :
— En somme l’humanité change peu, dit-il. Ce qui sera c’est ce qui fut.
— Sans doute, répliqua Jean Boilly, l’homme, ou ce que nous appelons l’homme, change peu. Nous appartenons à une espèce