Aller au contenu

Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/333

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

définie. L’évolution de l’espèce est forcément comprise dans la définition de l’espèce. Elle ne comporte pas d’infinies metamorphoses. On ne peut concevoir l’humanité après sa transformation. Une espèce transformée est une espèce disparue. Mais quelle raison avons-nous de croire que l’homme est le terme de l’évolution de la vie sur la terre ? Pourquoi supposer que sa naissance a épuisé les forces créatrices de la nature, et que la mère universelle des flores et des faunes, après l’avoir formé, devint à jamais stérile ? Un philosophe naturaliste, qui ne s’effraie point de sa propre pensée, H.-G. Wells, a dit : « L’homme n’est pas final. » Non, l’homme n’est ni le principe ni la fin de la vie terrestre. Avant lui, sur le globe, des formes animées se multiplièrent au fond des mers, dans le limon des plages, dans les forêts, les lacs, les prairies et sur les montagnes chevelues. Après lui des formes nouvelles se développeront encore. Une race