Aller au contenu

Page:Anatole France - Thaïs.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE BANQUET


Lorsque, suivie de Paphnuce, Thaïs entra dans la salle du banquet, les convives étaient déjà, pour la plupart, accoudés sur les lits, devant la table en fer à cheval, couverte d’une vaisselle étincelante. Au centre de cette table s’élevait une vasque d’argent que surmontaient quatre satires inclinant des outres d’où coulait sur des poissons bouillis une saumure dans laquelle ils nageaient. À la venue de Thaïs les acclamations s’élevèrent de toutes parts.

— Salut à la sœur des Charités !

— Salut à la Melpomène silencieuse, dont les regards savent tout exprimer !

— Salut à la bien-aimée des dieux et des hommes !

— À la tant désirée !

— À celle qui donne la souffrance et la guérison !

— À la perle de Racotis !

— À la rose d’Alexandrie !

Elle attendit impatiemment que ce torrent