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Page:Anatole France - Thaïs.djvu/258

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Constant, qui soutenait l’orthodoxie chrétienne, lui écrivit une lettre que des légats lui remirent avec un grand cérémonial. Or, une nuit, tandis que la ville éclose à ses pieds dormait dans la rosée, il entendit une voix qui disait :

— Paphnuce, tu es illustre par tes œuvres et puissant par la parole. Dieu t’a suscité pour sa gloire. Il t’a choisi pour opérer des miracles, guérir les malades, convertir les païens, éclairer les pécheurs, confondre les ariens et rétablir la paix de l’Église.

Paphnuce répondit :

— Que la volonté de Dieu soit faite !

La voix reprit :

— Lève-toi, Paphnuce, et va trouver dans son palais l’impie Constance, qui, loin d’imiter la sagesse de son frère Constant, favorise l’erreur d’Arius et de Marcus. Va ! Les portes d’airain s’ouvriront devant toi et tes sandales résonneront sur le pavé d’or des basiliques, devant le trône des Césars, et ta voix redoutable changera le cœur du fils de Constantin. Tu régneras sur l’Église pacifiée et puissante ; et, de même que l’âme conduit le corps, l’Église gouvernera l’empire. Tu seras placé