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Page:Anatole France - Thaïs.djvu/259

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au-dessus des sénateurs, des comtes et des patrices. Tu feras taire la faim du peuple et l’audace des barbares. Le vieux Cotta, sachant que tu es le premier dans le gouvernement, recherchera l’honneur de te laver les pieds. À ta mort, on portera ton cilice au patriarche d’Alexandrie, et le grand Athanase, blanchi dans la gloire, le baisera comme la relique d’un saint. Va !

Paphnuce répondit :

— Que la volonté de Dieu soit accomplie !

Et, faisant effort pour se mettre debout, il se préparait à descendre. Mais la voix, devinant sa pensée, lui dit :

— Surtout, ne descends point par cette échelle. Ce serait agir comme un homme ordinaire et méconnaître les dons qui sont en toi. Mesure mieux ta puissance, angélique Paphnuce. Un aussi grand saint que tu es doit voler dans les airs. Saute ; les anges sont là pour te soutenir. Saute donc !

Paphnuce répondit :

— Que la volonté de Dieu règne sur la terre et dans les cieux !

Balançant ses longs bras étendus comme les