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Page:Anatole Leroy-Beaulieu - Empire des Tsars, tome 1, Hachette, 1890.djvu/15

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ses propres incertitudes et des incohérences de ses conseillers.

En Russie, on le sait, le pouvoir a toujours agi beaucoup pour l’extérieur, beaucoup pour la montre, ou, ce qui revient au même, les lois édictées à Saint-Pétersbourg sont loin d’être toujours respectées dans l’intérieur de l’empire, les volontés ou les intentions du souverain loin d’être partout obéies. Entre les maximes du gouvernement et les actes de ses agents, entre la théorie et la réalité, il y a toujours eu un grand intervalle. Cette divergence n’a souvent fait que s’accroître et se multiplier avec les réformes mêmes. De là, pour l’étranger, la difficulté de décrire la Russie nouvelle : les inconséquences, les contradictions, qu’on est tenté de rejeter sur l’écrivain, sont le fait du pays, du gouvernement et d’une époque de transition.

Avril 1881.