Page:Ancey - Eustache - Joseph Autran, Calmann-Lévy.djvu/19

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en « mallons » rouges. Sur la terrasse, un modeste bassin, alimenté par une source fantaisiste qui parfois, tout le long des années de sécheresse, préfère « n’être pas en train ». Le jardin — rien d’un parc — est dessiné à la française : allées rectilignes, bordées de buis touffu, bien taillé. Çà et là, des cyprès, des ifs, des palmiers, des acacias, de frissonnants bouquets de bambous. Un tennis, seule note moderne dans cet ensemble vieillot. Tout près, le coin bien abrité, le « cagnard » où l’on vient prendre le soleil. Entre le jardin et une prairie voisine, la « thèse », sorte de long bosquet de verdure aménagé jadis pour la chasse aux petits oiseaux, aux « fifis » ; aujourd’hui au contraire leur refuge contre les tonitruants chasseurs marseillais du dimanche. Au bout d’une grande allée, la chapelle qui contient le tombeau d’Autran avec l’épitaphe demandée par lui : Exaltavit humiles. Tout cela simple, propret, gentiment bourgeois ; mais, — parure glorieuse, — quantité d’arbres admirables, ormeaux et trembles aux troncs énormes, rudes, crevassés, semés de rugo-