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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/16

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LES CYGNES SAUVAGES.

sabres au côté : ils écrivaient avec des plumes de diamant sur des tablettes d’or, apprenaient parfaitement tout ce qu’ils devaient apprendre, et le savaient bientôt par cœur. Aussi s’apercevait-on aisément qu’ils étaient de race royale. Pendant ce temps-là, la jeune Elfride était assise sur une petite chaise de cristal massif, feuilletant un album magnifique, si magnifique qu’il avait coûté le prix de la moitié du royaume.

Oh ! c’étaient là, je vous assure, d’heureux enfants, bien que leur bonne mère ne fût plus de ce monde ! Mais les choses ne devaient pas toujours durer ainsi.

Leur père, le roi de tout le pays, se remaria avec une méchante reine qui n’aimait pas du tout ces pauvres enfants. Le jour même de la noce elle le leur fit bien sentir. Il y avait dans tout le palais grande liesse et grand gala, et les enfants jouaient à la dînette ; mais au lieu de recevoir, comme d’ordinaire autant de sucreries et de gâteaux qu’ils en pouvaient manger, elle ne leur donna que du sable dans une tasse à thé en leur disant que cela leur suffi-