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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/17

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LES CYGNES SAUVAGES.

rait pour s’amuser et qu’ils n’avaient qu’à s’imaginer que cette tasse contenait quelque bonne friandise.

La semaine suivante, l’artificieuse marâtre renvoya la petite Elfride du palais pour la placer bien loin à la campagne chez de pauvres paysans ; et à peu de temps de là elle avait réussi à tellement prévenir son mari contre les onze princes ses fils que ce monarque, esprit assez faible du reste, avait complètement cessé de se soucier d’eux le moins du monde.

« Fuyez au loin à travers l’immensité, dit alors la méchante reine, et envolez-vous sous la forme d’un de ces grands oiseaux qui n’ont pas de voix ! » Mais elle ne put pas faire que les choses se passassent aussi mal qu’elle l’aurait voulu, car les princes furent changés en onze beaux cygnes sauvages. Au même instant ils s’envolèrent par les fenêtres du palais en poussant un cri étrange, puis on les vit franchir les dernières limites du parc et de la forêt.

Le lendemain de grand matin, ils arrivèrent au village où leur sœur Elfride dormait dans une chaumière. Ils voltigèrent à diverses re-