Aller au contenu

Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
35
LES CYGNES SAUVAGES.

au-dessous d’elle, le petit rocher qui ne paraissait pas alors être plus grand qu’un cheval marin quand il soulève sa tête brunâtre au-dessus du ressac écumeux qui l’entoure. Le soleil disparaissait si vite que déjà il ne semblait guère plus grand qu’une étoile. À ce moment les pieds d’Elfride touchèrent le roc, et le soleil s’évanouit complètement, comme la dernière étincelle que projette un morceau de papier enflammé.

La malheureuse princesse aperçut ses frères pressés autour d’elle, mais il n’y avait là réellement que bien juste la place nécessaire pour eux tous. La mer battait avec violence contre les anfractuosités du rocher et retombait en pluie lourde et froide sur ces bons frères et leur sœur, se serrant les uns contre les autres avec une tendre affection. Le ciel incessamment déchiré par des éclairs paraissait tout en feu et les grondements du tonnerre se succédaient sans interruption. Pendant ce temps-là les frères et la sœur se tenaient par la main en signe de leur tendre union ; puis élevant la voix d'un seul accord, ils se mirent à entonner de