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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/60

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LES CYGNES SAUVAGES.

fet, au milieu de ces affreuses sorcières, celle qui était devenue sa fiancée.

« C’est au peuple à la juger ! » s’écria-t-il d’une voix défaillante. Et la sentence rendue par le peuple fut qu’Elfride devait être brûlée vive !

Alors on l’enleva des splendides appartements habités par le roi, pour la plonger dans un caveau sombre et humide où le vent sifflait à travers une petite lucarne mal jointe et garnie à l’extérieur d’épais barreaux. Au lieu de soie et de velours, on lui donna les orties qu’elle avait cueillies dans le cimetière, attachées ensemble au moyen d’une grosse corde. On lui dit qu’elle n’avait qu’à les placer sous sa tête en guise d’oreiller, et qu’elle pouvait se servir des rudes et piquantes cottes de maille en guise de lit et de couverture. On ne pouvait précisément pas lui faire un plus agréable cadeau, puisqu’elle se trouvait maintenant en état de terminer sa pénible tâche ; et avec un redoublement de ferveur elle pria Dieu de lui venir en aide. Au dehors, les enfants faisaient retentir les rues de chansons moqueuses faites sur