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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/62

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LES CYGNES SAUVAGES.

cente ; aussi se remit-elle plus résolument que jamais au travail.

Pendant ce temps-là, de petites souris parcouraient sans crainte le donjon ; et, comme petit aide fait souvent grand bien, elles tiraient les orties jusqu’à Elfride et les amassaient à ses pieds. Les grives, perchées sur les barreaux de fer de la lucarne, chantèrent gaiement toute la nuit afin que la pauvre prisonnière ne perdît pas courage. Le jour venait à peine de poindre, car il fallait encore une bonne heure pour que le soleil fût levé dans toute la splendeur qui lui est propre pendant les mois d’été. À ce moment les onze frères étaient devant la porte du palais, demandant instamment à être conduits en la présence du roi. Mais on leur répondit que cela ne se pouvait pas, qu’il était beaucoup trop matin, que le roi dormait encore, et qu’il ne fallait pas le réveiller. Quand ils eurent épuisé la prière, ils eurent recours à la menace ; et alors la garde sortit pour mettre le holà. Le roi lui-même, que tout ce vacarne avait fini par réveiller, s’en vint demander ce qu’il y avait. Mais alors, hélas ! le soleil se leva,