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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/122

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trop fréquemment la vûë panchée sur certains objets qui exhalent une odeur ennemie des yeux, comme 1o. sur certaines couleurs fraichement broyées ; d’où vient que beaucoup de Peintres ont la vûë mal assurée ; 2o. sur des cadavres ouverts ; d’où vient que plusieurs Anatomistes qui sont toujours occupés à disséquer, ont aussi la vûë mal assurée. Je dis plusieurs ; car tous les Anatomistes, non plus que tous les Peintres, ne contractent pas ce défaut, & il y en a plusieurs des uns & des autres qui ont la vûë très-posée, ce qui est dû à la bonne constitution de leurs yeux. Mais toujours la chose est vraye en général, & je connois, entre autres, un jeune Anatomiste, qui, pour s’être appliqué dès ses tendres années, à faire des dissections, & avoir toujours eu alors, comme il les a encore aujourd’hui, les yeux frappés d’une odeur cadavéreuse, est devenu un exemple de ce que j’avance ici ; sans parler du teint blême & livide que cette odeur de cadavre lui a procurée. Peres & meres ; dont les enfans embrassent certaines professions qui peuvent quelquefois nuire aux yeux, prenez bien garde s’ils ont la vûë propre à s’en accommoder,