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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/121

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Ainsi prenez y garde, peres & meres, & ne souffrez jamais que les nourrices ou les sévreuses de vos enfans les portent ou les menent dans de grandes foules, comme processions, & autres concours de monde.

Une autre cause encore qui égare quelquefois la vûë des enfans, sont ces jouets qu’on leur donne, & qu’on appelle des chasses, où par le moyen d’une petite manivelle qu’ils tournent, ils voyent tout d’un coup paroître diverses figures qui se suivent les unes les autres, comme Liévres, Renards, Loups, avec un Chasseur en queuë qui semble les poursuivre ; ils regardent attentivement ces petites figures fugitives, & à force de les faire passer & repasser devant leurs yeux, ils se troublent la vûë. Voilà à quoi l’on ne prend pas garde ; & cependant il ne faut quelquefois que cela, pour rendre à certains enfans, la vûë égarée.

Il n’y a rien de petit dans l’éducation des enfans, & tant pour le corps que pour l’esprit, tout y est de conséquence.

Au reste, ce n’est pas toujours de regarder à la fois trop d’objets en mouvement, qui peut rendre la vûë d’un enfant égarée : cette difformité vient souvent aussi de tenir trop long-tems, &