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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/182

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de la céruse sur le visage, qu’avec de fausses dents en la bouche, & des boules de cire dans les mâchoires ; qu’ils protestent tous contre l’artifice donc elles usent pour se rendre laides ; qu’il semble que Dieu ait réservé aux hommes, ce dernier & infaillible moyen de les guérir des femmes ; enfin que si elles étoient telles naturellement, qu’elles le deviennent par artifice ; c’est-à-dire qu’elles perdissent en un moment, toute la fraîcheur de leur teint, qu’elles eussent le visage aussi allumé & aussi plombé, qu’elles se le font par le rouge & par la peinture dont elles se fardent, elles seroient inconsolables.

Ce que remarque M. la Bruyere est de tous les temps, & de tous les pays, & sans nous jetter là-dessus dans un grand nombre d’exemples, nous nous contenterons de celui des Chinoises. Le fard est en usage chez elles, de temps immémorial. Il releve d’abord leur blancheur naturelle, & leur donne du coloris ; mais leur gâte ensuite tellement le teint, que, selon des Rélations du pays, il est rare de voir une Chinoise, qui, à cause de ce fard, ne soit pas ridée dès sa jeunesse. Les femmes de ce pays-ci sont dans le même cas. Cette peinture au reste,